The Wargame Tuckbox - 4 juillet 1944

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=> 6 juin 1944
=> Fin juin1944
=> 4 juillet 1944
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Mission 5




7 juillet 1944
Mike
Oui j’ai bien reçu vos lettres, mais tu sais frangin, depuis deux semaines j’ai du mal à faire quoi que ce soit, alors écrire, parler, raconter ça m’est encore difficile. Je n’ose imaginer la détresse de Katie lorsqu’elle a reçu le télégramme. Taylor c’était comme mon deuxième frère, on en a fait tellement ensemble ! Tu te souviens lorsque nous avions piqué la voiture du voisin pour aller voir les filles chez Dan’s ? Et que Taylor avait du pousser la moitié du chemin de retour parce que la caisse était à sec, que j’étais complètement murgé sur la banquette arrière et que tu flipais derrière le volant ? ouais, heureusement que nous ne nous sommes pas privés !
Je ne sais si Katie te l’a dit, mais ils ont filé une citation à Taylor pour le boulot que l’on a fait ce jour là. On en a tous eu une, mais Taylor où il est maintenant il en a rien à foutre…
On s’était portés volontaires pour une opération derrière les lignes ennemies. Enfin, c’est surtout le sergent Ryan qui nous avait monté la tête, et on était prêts à aller à la baston dès qu’elle se présenterait.
Il y avait cette base qui était à priori un centre de communications pour les frigolins. Ces informations venaient d’habitants du coin, et l’Etat Major comptait bien faire ce qu’il fallait pour neutraliser ces installations.
Tu as tout compris, on y est allés. Nous avons d’abord marché plusieurs kilomètres avant le lever du soleil jusqu’à arriver à une rivière. D’après les renseignements, la base était sur l’autre rive, mais avec ce putain de brouillard matinal, nous n’y voyions pas grand chose.
Nous devions passer par un pont, mais on ne l’a pas trouvé ! Impossible de traverser jusqu’à ce que Jens trouve un gué.
Jusque là tout était calme, mais avec le nombre de charges explosives que nous avions embarqué, on se doutait bien qu’il allait y avoir du raffût. Notre mission était de détruire les installations de communication et d’essayer de récupérer des documents et cartes qui pourraient être utiles aux malins du QG.

Le sergent a vite calmé l’allégresse générale en nous évitant de tous sauter sur un champ de mines…on y était, et ils nous attendaient….
Nous avons longé le champ de mines à couvert du sous-bois jusqu’à tomber sur cabanon où une sentinelle fumait tranquillement son clope…. Le couteau du sergent lui a fait passer le goût du tabac.
J’ai alors été envoyé en repérage sur un petit escarpement ; et depuis là j’ai pu jauger les lieux, le brouillard s’étant levé. Nous étions devant une bonne base d’une dizaine de bâtiments, un village transformé en base quoi…. Avec une belle grosse antenne à l’est et une autre plus petite au nord-ouest. Nos cibles étaient bien là.
Par contre dans le calme du matin, pas un signe d’activité humaine, alors soit ils étaient en train de décuver, soit ils étaient partis profiter du bon air de la campagne…..
Nous avons longé l’escarpement jusqu’à un premier groupe de bâtiment, vide ! Vide d’allemands, mais avec un bureau rempli de cartes et documents que nous nous sommes empressés de rafler. « On comprend rien au schpountz, mais les têtes du QG sauront quoi en faire » nous avait lancé le sergent, alors nous on ramassait tout ce qu’on pouvait.
Et nous sommes passés comme ça de maisons en maisons, en train de ramasser des cartes , des papiers, des sacoches. Forcément au bout d’un moment les frigolins se sont manifestés.
Nous avions pris nos aises, et nous nous sommes retrouvés séparés en deux groupes. La largeur de la rue nous séparait des allemands. Inutile de te dire qu’on les a mitraillés tant qu’on a pu mais rien à y faire, ils étaient bien planqués.
Alors j’ai vu les grenades que balançaient l’autre groupe, ça a pété plusieurs fois et le flingue ennemi s’est arrêté…
J’étais dans le groupe du sergent, et il nous a dit d’attendre avant de sortir. C’est là que j’ai vu Taylor, qui était dans l’autre groupe, traverser la rue. Il a longé les murs de l’autre côté, inspecté les fenêtres, puis s’est approché d’une porte. Il avait l’air confiant ; il a ouvert la porte, puis s’est figé, pour ensuite tomber en arrière, à plat, sur la route. Je n’ai entendu qu’une petite détonation, je n’ai pas compris ce qu’il faisait. Je me suis dit : « allez Taylor relève-toi, un gaillard comme toi, relève-toi.. »
Il ne s’est pas relevé.
Le sergent est sorti pour voir ce qu’il en était, et alors qu’il se retournait pour nous dire quelquechose, je le vois lui aussi tomber sur la route.
Nous nous sommes précipités dehors, tous à la fois, nous avons traversé cette rue et les gars se sont rués dans les bâtiments en mitraillant droit devant.
Je me suis arrêté près du sergent qui se tenait la jambe, il m’a fait signe d’y aller, de canarder avec les autres. Je suis allé directement vers Taylor.
Son regard était figé vers le ciel, et une larme rouge coulait de son front à sa lèvre. Mon ami…
Toniazzi m’a tiré par le col à l’intérieur du bâtiment, en me faisant signe de la fermer et d’écouter. En effet j’ai entendu un bourdonnement lointain ; il se rapprochait. Jens, à la fenêtre, nous dit qu’il voyait un véhicule arriver sur la route à l’entrée du village.
Avant que nous ne posions tous la question, il nous annoncé « c’est pas un blindé les gars, un camion ou un truc du genre…je vais m’en occuper. Vous allez voir ce que c’est qu’un lanceur du New Jersey.. » Il détacha 2 grenades de sa ceinture et fila à l’extérieur direction l’autre côté de la rue. J’étais assis contre le mur, je pensais à taylor, et notre pacte de nous protéger l’un l’autre, jusqu’à la maison…
Le bourdonnement était devenu un net bruit de moteur, et il se rapprochait nettement. Soudain, un coup de frein, et une explosion ! Jens avait bien lancé…
Je ne sais pas depuis combien de temps j’étais assis là, mais lorsque Simpsons m’a fait lever les gars avaient inspecté ce bâtiment et j’ai vu Toniazzi glisser une casquette d’officier allemand sous sa veste.
Simpsons avait ramené le sergent à l’intérieur, mais celui-ci ne pouvait plus bouger, il était salement touché à la jambe. Il nous a ordonné de continuer l’inspection du village, de faire péter les antennes repérées et de le récupérer après ; il resterait avec Taylor. Simpsons a pris le commandement.
Alors nous avons filé vers les autres maisons, là aussi nous avons trouvé papiers et cartes. Arrivés au bâtiment sur lequel se dressait une grande antenne, on ne s’est même pas regardés. Les charges de démolition ont été placées, on s’est mis à l’abri derrière un mur et Simpsons a tout fait péter.
Simpsons nous a alors demandé de passer par un couvert le long d’un bois sur une petite colline. Nous n’avions pas fait 5 mètres qu’une détonation lointaine nous a tous fait coucher au sol…Les secondes ont passé, nous avons énuméré nos noms. Sauf Jens. La balle d’un putain de sniper venait de lui traverser la gorge. Voyant ça, Simpsons nous a gueulé « bougez, bougez, bougez ». Il courait vers les bâtiments en tirant le corps de Jens.
En revenant vers les bâtiments, j’ai aperçu plus au sud un bâtiment à étage, le tireur devait se planquer là bas.
Simpsons a envoyé Maden s’occuper de l’autre antenne à l’est. La faire péter aurait suffi au « succès » de la mission, mais Simpsons avait raison, on ne pouvait pas laisser derrière nous un sniper, qui allait nous cramer un par un dès que possible. Avec Simpsons, Bertold et Toniazzi, nous avons filé à couvert d’un bois et nous avons réussi à contourner le bâtiment à étage.
Alors que nous entendions les charges de démolition de Maden péter, nous avons donné l’assaut au bâtiment… Une fois entrés dans la bâtisse, nous avons trouvé deux allemands les mains en l’air, non armés, à priori des ingénieurs ; Simpsons nous a dit de les embarquer, s’ils étaient ingénieurs ou opérateurs ils pourraient servir…
Après ça il est monté à l’étage. Nous avons entendu quelques cris et il est redescendu : « il n’y aura pas de sniper sur nos fesses pour rentrer ».
Il était temps de rentrer, et de récupérer le sergent, et Jens, et Taylor.
Ne dis pas à Katie que la dernière mission de Taylor était de ramasser des papiers et faire péter de la ferraille.
Je pense à vous.

Bart.



à vous les studios pour la panavision:


 
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